Comment va la Maison des Frères ?

Beaucoup mieux et même  bien  lorsque l’on se rappelle d’où nous venons !

Nous le constatons quotidiennement: Il n’y a pas de jour – les 5 membres de notre bureau en sont  acteurs et témoins– sans une ou plusieurs relations par messagerie ou téléphone (comment ferions-nous sans WhatsApp.. ?) avec les responsables (Richard toujours, et désormais Justin) ou avec tel ou tel jeune.

La Maison des frères, c’est d’abord cette petite communauté de vie à la Maison de Lomé – actuellement 7 jeunes y vivent. Ce sont environ 35 jeunes qui gravitent autour de cette maison en demande de refuge, de nourriture, de formation, de soins médicaux, de financement d’une activité, de visionnage d’un match de foot à la télé ou de recherche d’eau (voisins du quartier)etc. …

Autre motif de satisfaction : l’argent réservé pour telle formation ou tel soin médical ne s’évapore plus entre la France et le destinataire final.La Maison est désormais bien équipée, même si elle est petite pour 7 jeunes y vivant en permanence. Nous avons néanmoins renouvelé le bail pour 2019. Nous verrons en 2020 s’il convient et est possible de louer une maison plus grande.

Tous les jeunes aidés sont actifs, soit dans le cadre scolaire (les 2 jeunes qui étaient en Terminale ont réussi leur Bac l’été dernier et une a réussi son Probatoire), soit dans le cadre de la formation professionnelle. Nous avons significativement augmenté les financements professionnels, dans des domaines divers : l’informatique, la climatisation, l’imprimerie, la plomberie, la mécanique 2 roues, la décoration en staff, la menuiserie aluminium, la couture, l’impression sur tissus, l’hôtellerie, la santé … Toutes ces formations ont été choisies et financées car elles nous sont apparues comme utiles au pays et offrant au jeune concerné des chances réelles d’insertion
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Un jeune, dont nous avons financé dans le passé la scolarité en collège, a appris l’élevage chez un « ami » et a financé lui-même l’achat d’un « demi lot », c’est à dire une petite parcelle de terre éloignée de la ville. La semaine dernière, il nous a dit souhaiter lancer son propre élevage de dindes, poulets et chevreaux sur ce terrain. Il a fabriqué ses parpaings séchés au soleil pour construire sa maison, mais nous demande le financement de la charpente et du puits : coût total 700 € si la maison n’a qu’une seule pièce, 900 € avec 2 pièces. C’est cher au regard de notre budget, faut-il le faire ? Notre bureau y réfléchit !

Depuis le Printemps, nous suivons particulièrement une jeune lycéenne qui réussit bien ses études mais apparait en souffrance. Des contacts pris avec le médecin, il ressort qu’elle devrait s’éloigner de son entourage familial. L’un de nous cherche comment faire : la scolariser ailleurs, à proximité de la Maison des frères, avec son cousin ? Nous suivons actuellement cette piste.
Cet autre jeune, un peu débordé par son intelligence si vive, se questionne en septembre dernier sur son avenir après son Bac. Faute d’idée, il se décide pour un apprentissage de frigoriste. L’un de nous reprend le contact avec lui, discute de son avenir, lui fait des propositions. Depuis quelques semaines il est en apprentissage chez un médecin avec l’objectif, dans 3 ans, de passer un diplôme d’infirmier. Il demande qu’on lui achète un vélo car le cabinet du médecin est éloigné de la Maison des frères. Nous attendons de voir s’il se stabilise dans cet apprentissage …

Le « hasard » nous a mis récemment en contact avec un projet de ferme piscicole au Togo, projet jumelé avec un lycée agricole français : nous avons été associés à une première réunion de prise de contact. Ce projet nous intéresse évidemment beaucoup car, pour chacun (e), nous nous interrogeons souvent sur leur avenir, au-delà de la Maison des frères.

Voilà quelques exemples du quotidien : le leur et un peu le nôtre.

Nous avons commencé le Bilan 2018 de notre association française : 2 adhérents de plus qu’en 2017 et quelques dons exceptionnels qui nous ont permis, parfois contre toute attente, de répondre à une urgence ou de boucler le financement d’un projet.

Nous sommes donc infiniment reconnaissants à chacun de vous pour son soutien et vous assurons de notre détermination – totale – à continuer cette belle aventure avec le soutien constant du Père Abbé d’Abu-Gosh et l’impulsion de notre Président, Pierre-Emmanuel Leclercq (« mon Président » comme l’appellent certains jeunes) sans oublier Jean-Pierre Lehman qui s’investit énormément dans le suivi des jeunes et Brigitte Bories qui nous soutient tous.;-)

Pascal, dit « Papa »