Jean-Pierre est le premier visiteur de la maison

 

Jean-Pierre

Jean-Pierre est le premier visiteur de la maison

Ce fut le saut dans l’inconnu. Je ne connaissais même pas l’adresse de la maison. Elle était absente de Google… Depuis des semaines je communiquais par messagerie électronique avec mes jeunes amis. Tout semblait comme en Europe ; « de l’autre côté » comme ils disent.

Puis ce fut le choc, Dodje, Darrel et Richard m’attendaient à l’aéroport. 19 h30 et encore 38° ; plus de clim, plus de réseau téléphonique. Il faut survivre, sans notre confort douillet. Mon trio magique lui ne survit pas, il vit au jour le jour se battant pour que la « Maison des frères » puisse fonctionner, pour que les difficultés rencontrées à Kpalimé  s’estompent et ne soient plus qu’un lointain souvenir.

Le dimanche fut l’occasion de rassembler une quinzaine de jeunes. Ils furent unanimes, ils voulaient intégrer le monde du travail. Pour cela ils doivent être formés. Au Togo, pas «d’emploi jeune », pas de « prêts étudiant » : il faut trouver un artisan, acheter ses outils avec sa propre cassette, travailler pendant 3 ans en ne recevant aucun salaire, acheter sa « délivrance » c’est-à-dire son diplôme professionnel …puis trouver un job.

 

 

 

 

 

 

Sans notre aide pécuniaire, ils ne s’en sortiront pas. Il faut donc que nous soyons près d’eux tout en étant à 7000 km, sans disposer, par ailleurs, comme les grandes ONG de procédures internes de contrôle. On peut avoir des moments de doute voire de lassitude s’agissant de notre action. Bien sûr il doit y avoir de « l’évaporation financière », bien évidemment certains jeunes doivent confondre assistance financière et recherche de formation !! . N’avons-nous pas le même débat de «l’autre côté » ?

Pourtant, il nous faut continuer, trouver des donateurs et ne laisser personne au bord des pistes togolaises.

Jean-Pierre